Le Monde et Moi

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Le monde et moi, le monde est moi.

 

Quand les boulevards se vident la lune reste mon seul guide, les dernières semaines m’ont été cruciales, ou alors j’aime le croire. J’ai réalisé à travers ces journées que j’étais présent, et que l’autre ne l’est pas. Mais suis-je présent sans une tierce personne, ou des tierces personnes ?

 

Je réalise maintenant que j’agis à travers l’Autre, je le regarde et je l’imite. Souvent c’est le génie et la subtilité de l’Autre qui émanent de mes paroles lorsqu’elles ont du sens, je n’agis qu’en tant que réceptacle, et les autres sont mes muses, sans elles je ne suis rien.

 

J’ai toujours pensé que dans le cinéma il fallait connaître l’Autre, aimer l’Autre, j’aime appeler ça les sciences humaines. Je n’ai jamais trouvé le repos sauf dans les bras de quelqu’un, lorsque lors de mes échanges avec quelqu’un d’important, je réalise qu’en moi il y a quelque chose de cent fois meilleur que moi.

 

Je suis persuadé que nous serons ensemble à nouveau, que je pourrai me rappeler de moments, de gestes ou de phrases de certaines personnes, c’est tout ce qui m’importe.

 

Le cinéma a servi à combler ce manque, le manque de l’Autre, car à travers certains personnages, je vis. Et à certains moments, comme dans Easy Rider, je me sens libre, libre d’être avec d’autres personnes. C’est dans ces moments-là que je me rends compte que nous ne sommes jamais vraiment seuls, et nous ne le serons jamais. Tant que nous nous enivrerons de souvenirs, d’amour et de poésie.

 

Tout ira bien.

 

« Je n'ai pas peur de la route

Faudrait voir, faut qu'on y goûte

Des méandres au creux des reins

Et tout ira bien

Le vent l’emportera »

Noir Désir

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Ils chantent, les oiseaux chantent de nouveau,

Le ciel reprend de plus en plus sa couleur,

La nature s’est bien plainte à Dieu,

À l’intérieur, des rires s’entendent,

Nous sommes réunis comme au premier jour,

Nous nous regardons, nous nous redécouvrons,

Certains égarés se sont retrouvés,

D’autres ont fait tout ce qu’ils ne pouvaient plus faire,

Ma mère a épluché pour la première fois des cardons,

J’ai enfin rangé le tiroir que je voulais ranger depuis l’été dernier,

Une période de crise oui,

C’est bien la peur qui abrutit les gens,

Une période de renouvellement oui,

Tout cela est bien une mise au point,

L’Histoire revit des choses dont certains n’ont pas été témoins,

Pais aux perdus, ils ont assagi les autres mieux que n’importe qui,

Pendant que les canards parlent en chuchotant,

Chaplin en rit,

L’humanité n’a jamais fléchi devant une bataille,

Nous entrons dans l’Histoire,

Nous serons les inspirations des futures générations,

Alors écrivons ce récit,

Écrivons ce nouveau chapitre de notre histoire,

Ensemble.

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Yasmine Elamrani